Samedi 21 novembre 2015 :
NougaroFolies à Festiv'Jazz à Chabeuil
Article de Jazz Rhone Alpes
"Nougarofolies" : il faut dire que ce nom ne m'inspirait guère en arrivant à Chabeuil, ça évoquait pour moi plus une revue des Folies Bergères ou d'Holiday on Ice qu'un hommage à Claude.
Après "Balade en Brassensie", spectacle qui tourne depuis près de vingt ans, le quintet de Lionel Fenoy (voix) et Bernard Fougeirol (guitariste et aussi compositeur) a souhaité rendre hommage à ce génie de notre culture. "Nougarofolies ou les perles de sa fontaine" (en référence à son dernier spectacle en solo "Les fables de ma fontaine") n'est pas un récital. Lionel Fenoy, un "diseur" comme il se définit, (Ça c'est bien avant l'invention des mots "rappeurs" ou autres "slameurs") s'est imprégné de son personnage.
Les musiciens commencent leur spectacle par un "Portrait mosical", un pot-pourri qui reprend tout en finesse quelques citations et quelques titres emblématiques Armstrong ; Toulouse ... Arrive sur scène un petit bonhomme tout râblé qui commence à nous parler de Claude Nougaro, il nous le décrit avec une faconde qui n'est pas sans nous rappeler son sujet. "Un joueur de rimes", "un motsicien", "une bête de scène", "un boxeur de syllabes".... Quelques définitions qui collent à Nougaro.
Lionel Fenoy le diseur de mots de la soirée maîtrise son Nougaro. Il ne singe pas Claude Nougaro. Avec son quintet il nous le restitue. A nous de rêver, à nous de nous souvenir.
Une fois encore le génie de Nougaro fait mouche et on prend plaisir à entendre une sélection forcément partiale de quelques titres incontournables. Il en manque. Qu'importe ça nous donne une belle occasion d'aller exhumer ses CD ou vyniles de notre discothèque .
Il faut un point de départ et c'est 1962 son premier 45 tours qui comportait quatre titres : Le jazz et la java, Une petite fille, Le cinéma et Les don juan. Nous en entendrons trois sur les quatre ce soir.
Le quintet évoque des périodes phares de la vie de Nougaro. Lors de ses voyages (et notamment au Brésil) Nougaro s'approprie les musiques locales et "laisse les mots remonter à la surface de la musique" pour écrire ses paroles . C'est ainsi que Berimbau de Baden Powell devient Bidonville. Et là, Nougaro devient un témoin de son époque.
Claude Nougaro n'a pas fait que des tubes. Belle occasion de musarder vers des titres moins connus : La planète bleue est une autre chanson engagée, une chanson écologique qui date de 1997 sur une musique du vieux complice Maurice Vander.
Voilà, le spectacle arrive trop vite à sa fin. Evidemment nous avons eu droit à un premier rappel avec Armstrong dans une version très musicale où le sax soprano s'est complètement lâché. Le public ravi obtient un second rappel. Lionel Fenoy se fend d'une déclamation à cappella d'un poème de Nougaro puis le quintet finit sur Cécile, morceau très attendu .
A part le nom du spectacle qui les dessert celui-ci est un petit bijou de finesse et de plaisir.
Samedi 21 novembre 2015 :
NougaroFolies à Festiv'Jazz à Chabeuil
